Selon une étude Astrees de mars 2015, deux tiers des jeunes affirment que le développement des compétences fait partie des choses les plus importantes dans un emploi. Pour autant, la génération Z ne considère que dans 3% des cas qu'un patron est bon s'il a un bon diplôme. La formation classique universitaire n'est donc plus valorisée et les formations courtes et à distance sont une alternative pour progresser et gagner en compétences.
Pour le cabinet, la formation en ligne est également un vecteur de performance. Certaines entreprises ont désormais pour devise ATAWADAC pour anytime – anywhere – any device – any content. La formation se retrouve n'importe quand, n'importe où, avec tout support et sur tout contenu. L'objectif est de créer un écosystème apprenant.
Les Moocs répondent aux nouvelles tendances de formation en entreprise. Le terme Moocs est un anagramme pour « Massive Open Online Courses » qui se traduit en français par cours en ligne ouverts et massifs. Selon le Larousse, il s'agit de « formations dispensées sur Internet et accessible à tous ».
Ce sont les universités américaines de Standford et du MIT qui ont été pionniers dans le domaine. Des enseignants ont développé les plates-formes Udacity, Coursera et EdX qui sont les trois principales sources de diffusion des Moocs. En France, FUN (France Université Numérique) s'est inspirée du code de EdX en open source pour devenir la plate-forme de diffusion du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Par rapport aux cours en e-learning, les Moocs sont constitués de séquences vidéos plus courtes. Les étudiants peuvent poser leurs questions sur le forum dédié, les évaluations se font généralement par quizz ou questions à choix multiples. Certains Moocs peuvent être accompagnés d'une certification généralement payante et qui permet au participant de valoriser sa formation sur son CV. Les Moocs exigent une rigueur dans leur suivi. Il n'y a en effet que 10% des étudiants qui vont jusqu'au bout de la formation sur la plate-forme Coursera par exemple.
La fédération de la formation continue, FFC, a rédigé un rapport en 2016 portant sur les différentes formes de formations existantes à la demande des ministères de l'économie et des finances et du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. D'après ce rapport, les directeurs financiers ont défini le développement du capital humain comme une priorité stratégique. Il s'agit désormais d'être agile et innovant.La formation est devenue un enjeu stratégique pour les cabinets qui mettent en avant le capital humain. Selon Deloitte, un « modern learner » est une personne stressée, impatiente, surchargée, mobile et connectée. Le micro-learning est particulièrement adapté à ces nouveaux apprenants dont fait partie la génération Z.
Selon Vodeclic, le micro-learning est « un concept de formation en ligne, qui s'appuie sur une démarche de performance pédagogique, fondée sur des modules vidéo courts de 5 minutes au plus, utilisant textes, images et sons ».Les micro-learning sont des formats qui permettent à l'apprenant d'être autonome car la formation est en ligne, chaque module est concentré sur l'essentiel et ne traite qu'un seul sujet à la fois. Sa mise à jour est plus facile car le format est court.Le micro-learning permet d'adapter sur mesure la formation pour chaque collaborateur. Il favorise l'implication des apprenants. Ils peuvent adapter leur planning et voient leur progression matérialisée par les statistiques.
Le micro-learning est en tant que média sur Internet une solution pour que les collaborateurs se mettent à niveau sur le plan digital et informatique, le philosophe Marshall Mc Luhan utilise la formule « the medium is the message » c'est-à-dire que le canal de communication est aussi important que le contenu lui-même.
Les serious games
Dans les salles de classe à l'école, trois catégories d'activité permettent aux enfant d'apprendre : le jeu, l'exploration de l'environnement et les interactions entre pairs. Pour les collaborateurs, les jeux sérieux permettent d'acquérir des compétences. Mais il n'est pas facile de concevoir un jeu sérieux car il faut réussir le jeu et la transmission des connaissances.
Selon les concepteurs de jeux vidéo Chen et Michael, un serious game est un « jeu dont la finalité première est autre que le simple divertissement ».
Les serious games peuvent avoir une approche extrinsèque, c'est-à-dire que la partie ludique du jeu est séparée de la partie sérieuse. Ces jeux sont peu efficaces car les utilisateurs réalisent rapidement la différence dans les phases du jeu et ne retiennent que la partie ludique. L'autre approche est intrinsèque, les aspects ludiques et sérieux sont mélangés dans le jeu, il faut donc avoir compris la phase sérieuse pour réussir la partie ludique.
Dans un cabinet d'expertise comptable, les serious games peuvent être utilisés dans différents domaines : développement de la démarche commerciale des collaborateurs, prévention sur la sécurité, sensibilisation à la RSE.Des sites internet proposent des serious games gratuitement en ligne et qui sont adaptés aux problématiques de l'expertise comptable. L'annexe XIV propose un planning de Moocs et serious games pour les collaborateurs.
L'avantage des serious games est de laisser la possibilité au collaborateur de faire des erreurs sans incidence sur son travail réel. L'apprentissage se fait par itérations.